Une personne sur sept dans le monde est actuellement exposée à un risque élevé en raison du manque d’accès au refroidissement

Press release

Ce chiffre augmentera d’ici 2030 si aucune mesure n’est prise pour parvenir à l’électrification universelle et mettre fin à l’extrême pauvreté.

Chilling Prospects, le nouveau rapport de l’Energie durable pour tous, révèle que le manque d’accès au refroidissement fait peser une menace croissante sur la capacité des personnes à survivre à la chaleur extrême. Ce rapport contient également un avertissement : la décennie actuelle est décisive pour fournir des solutions de refroidissement rapides et durables.

Une action et des investissements urgents sont nécessaires pour protéger les 1,2 milliard de personnes les plus exposées à la chaleur extrême et au manque d’accès aux chaînes du froid.

  • L’accès au refroidissement est la clé de voûte de la sécurité alimentaire mondiale, du stockage des approvisionnement médicales, de la protection des moyens de subsistance et de la réduction du nombre de décès liés à la chaleur. 
  • La réalisation de l’objectif de développement durable (ODD) 7.1.1 (électrification) et de l’ODD 1.1 (éradication de l’extrême pauvreté) permettrait à elle seule de mettre en place des solutions qui épargneraient près d’un demi-milliard de personnes exposées aux risques élevés associés aux chaleurs extrêmes d’ici à 2030, soit une réduction de 36 % du nombre total de personnes exposées aux risques élevés.
  • La manière dont les besoins de refroidissement seront satisfaits au cours de cette décennie (à quelle vitesse et avec quelles solutions) déterminera notre capacité à assurer des transitions énergétiques propres, justes et inclusives, ainsi que a nous adapter au réchauffement climatique et à réaliser les ODD des Nations Unies.

KIGALI, Rwanda, 17 mai 2022 — L’accès au refroidissement est désormais reconnu comme un défi mondial urgent : 1,2 milliard de personnes sont actuellement exposées à un risque extrême de subir des chaleurs potentiellement mortelles. 

Le rapport annuel d’Énergie durable pour tous, Chilling Prospects: Tracking Sustainable Cooling for All 2022, montre que les populations les plus vulnérables courent un risque de plus un plus grand face à la chaleur extrême en raison du manque d’accès à un refroidissement durable. Cette population restera exposée à un risque élevé si nous ne parvenons pas à atteindre les ODD permettant l’accès au refroidissement : l’électrification universelle et l’éradication de l’extrême pauvreté. 

Une action urgente pour le refroidissement pourrait protéger près d’un demi-milliard de personnes

L’initiative Énergie durable pour tous est l’organisation internationale qui travaille en partenariat avec les Nations Unies, les dirigeants gouvernementaux et d’autres acteurs pour accélérer les mesures en faveur de l’accès à l’énergie. Dans son rapport Chilling Prospects, qui évalue la situation de 76 pays confrontés à des problèmes d’accès au refroidissement, l’initiative constate que, dans le monde, 1,2 milliard de personnes n’ont pas un accès adéquat au refroidissement, ce qui menace leur capacité à survivre une chaleur extrême, à stocker des aliments nutritifs ou à recevoir un vaccin sûr. Pour la première fois, le rapport Chilling Prospects prévoit des risques liés à l’accès au refroidissement en 2030. Si les tendances actuelles se poursuivent, le nombre de personnes exposées aux r risques élevés aura augmenté d’ici à la fin de la décennie. À l’inverse, la mise en place d’un accès universel à l’électricité et l’éradication de l’extrême pauvreté d’ici à 2030 réduiraient le nombre de personnes fortement exposées de 36 % (de plus de 450 millions).

Présenté lors d’un événement conjoint avec la Cool Coalition dirigée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), à savoir le Forum d’Énergie durable pour tous à Kigali, où se trouve le Centre d’excellence africain pour un refroidissement et une chaîne du froid durables, le rapport rappelle sans ambages que pour des millions de personnes, la vie ne peut pas s’arrêter lorsque les températures deviennent caniculaires. L’absence d’accès au refroidissement réduit la capacité à s’adapter et à prospérer de ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté ou qui n’ont pas accès à une énergie fiable, abordable et durable. 

Damilola Ogunbiyi, Directrice générale et Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour Énergie durable pour tous, a déclaré : « Le refroidissement est un problème décisif pour les objectifs de développement durable et l’environnement. Une personne sur sept étant menacée par des températures potentiellement mortelles ou des ruptures de chaînes du froid, l’inaction en matière de refroidissement durable serait nocif pour l’humanité et la planète. » 

Risque disproportionné dans les pays du sud et ses mégapoles

La planète se réchauffant, la probabilité de survenue d’événements météorologiques extrêmes et de vagues de chaleur dévastatrices augmente. En 2014, l’Organisation mondiale de la Santé prévoyait que les vagues de chaleur provoqueraient la mort de 12 000 personnes chaque année. Huit ans plus tard, nous savons que le défi est de plus grande ampleur : de récentes recherches menées pour la revue scientifique The Lancet montrent que la chaleur extrême a causé la mort de 356 000 personnes en 2019 seulement.  

Comme le confirme le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur l’adaptation, les risques de chaleurs extrêmes sont encore plus élevés dans les villes. D'ici 2050, 68 % de la population mondiale devrait vivre dans des zones urbaines, et le nombre de mégapoles de plus de 10 millions d'habitants devrait atteindre 43, dont beaucoup dans les régions en développement . [1] Dans les zones urbaines en croissance rapide d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, la pollution de l’air, l’effet d’îlot de chaleur ainsi que l’accès limité à un environnement bâti de bonne qualité et aux principales infrastructures de refroidissement aggravent la vulnérabilité des ménages pauvres. 

« Nous avons besoin que tout le monde agisse dans le cadre d'une vision commune pour décarboniser le secteur du refroidissement d'ici 2050. »  Pour Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE, cette vision est celle d’un monde dans lequel nous gardons notre planète, nos maisons et nos lieux de travail au frais en combinant les bonnes technologies avec le potentiel du monde naturel.

Le risque est de plus en plus élevé, et les communautés et personnes souffrant d’extrême pauvreté, qui ont du mal à accéder à des aliments nutritifs et à des soins de santé adéquats, sont de plus en plus menacées par le manque d’accès au refroidissement. La résolution de ce problème est un défi économique, environnemental et social.  

Pourtant, des solutions existent :

  • Dans les pays du Sud où l’accès à l’électricité est lacunaire, fournir les établissements de santé avec des énergies renouvelables hors réseau et l’amélioration de l’efficacité des appareils hors réseau fourniraient un refroidissement fiable et efficient. Sans investissement immédiat, ces solutions ne pourront toutefois pas devenir réalité avant 2030.
  • Les solutions fondées sur la nature, telles que la plantation d’arbres, aident à verdir les zones urbaines et à accroître l’accès à l’ombre. 
  • Des solutions basées sur la technologie telles que les climatiseurs abordables et hyper efficaces, l’amélioration de la conception des bâtiments et les systèmes de refroidissement urbains.

L’investissement en faveur de la réalisation des objectifs de développement durable sauvera des vies  

De telles solutions sont essentielles pour atteindre l’ODD 7 des Nations Unies : « Accès à une énergie abordable et propre ». Il est nécessaire d’investir et de s’engager dès maintenant. 

Les 17 ODD regroupent 169 cibles consistant à éliminer la pauvreté, réduire les inégalités et lutter contre le changement climatique. Ils ont été adoptés peu avant l’Accord de Paris, traité international sur le changement climatique qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Ils doivent être mis en œuvre rapidement et à grande échelle pour sauver des vies, et cette mise en œuvre doit être durable, c’est-à-dire garantir que les solutions (y compris pour le refroidissement) n’augmentent pas les émissions, et donc les températures. 

Brian Dean, responsable de l’efficacité énergétique et du refroidissement d’Énergie durable pour tous, a souligné la nécessité d’adopter rapidement des solutions de refroidissement alimentées par des sources d’énergie durables : « L'accélération des dispositifs de refroidissement durables, efficaces et alimentés par des sources renouvelables, ainsi que le déploiement de solutions passives et basées sur la nature, et qui peuvent réduire le besoin de solutions de refroidissement de type actif, joueront un rôle majeur dans la décarbonisation du secteur du refroidissement et dans la réalisation de l'ODD 7 d'ici à 2030. »

Damilola Ogunbiyi a ajouté : « Les données montrent que le maintien du statu quo entraînera une augmentation du nombre de personnes vulnérables d’ici à 2030 et nous éloignera également de la réalisation de l’ODD 7 et des dispositions de l’Accord de Paris. Dans un monde qui se réchauffe, les économies équitables et les transitions énergétiques propres justes et inclusives reposent sur la fourniture rapide d’un refroidissement durable pour tous.
 
Nous devons passer rapidement à des technologies durables, afin que l’accès au refroidissement n’aggrave pas le changement climatique mondial. Heureusement, il existe déjà de nombreuses solutions pour réduire les risques, améliorer la vie des personnes et réduire les émissions. Et si nous parvenons à l’électrification universelle et éliminons la pauvreté d’ici à 2030, nous épargnerons à près de 450 millions de personnes les risques sanitaires et sécuritaires graves liés au manque d’accès au refroidissement. Nous devons tous nous engager à agir au plus vite. »

Pour en savoir plus sur le rapport ou pour toute demande d’entrevue, veuillez contacter
Gabriella Smith: gabriella.smith@greenhouse.agency
Mollie Atherton: mollie.atherton@greenhouse.agency


NOTES À L’INTENTION DES RÉDACTEURS

Refroidissement, pauvreté et sécurité alimentaire

Agriculture rurale et chaînes du froid

  • Lors des vagues de chaleur qui ont récemment frappé l’Inde et le Pakistan, les températures sont montées jusqu’à 50 °C et ont entraîné des coupures de courant généralisées.
  • L’extrême pauvreté (seuil de la Banque mondiale : moins de 1,90 USD par personne et par jour) aggrave les risques pour les habitants déjà marginalisés des zones rurales et urbaines.
  • Les populations rurales du monde entier s’appauvrissent et voient leurs possibilités d’action se restreindre. Par exemple, les communautés rurales pauvres représentent désormais 36 % de la population indienne et, bien que l’accès à l’électricité soit proche de 100 %, le taux de possession d’appareils de refroidissement est faible. Peuplée de 1,4 milliard d’habitants, l’Inde ne compte que 162 millions de réfrigérateurs. 
  • Beaucoup de ruraux pauvres pratiquent l’agriculture de subsistance et n’ont pas accès à la réfrigération. Le manque d’accès à la chaîne du froid contraint les petits agriculteurs à vendre leurs produits près de chez eux et à bas prix. 
  • On estime que le manque d’infrastructures liées à la chaîne du froid provoque la perte de 13 % de la production alimentaire. [2]
  • Le manque d’accès à des chaînes du froid fiables, abordables et durables contribue au gaspillage alimentaire. Pour prendre l’exemple de deux pays à fort impact, l’Inde perd ainsi 17 % de ses denrées périssables, et la Chine près de 50 %. 

Refroidissement et santé

Vaccins et maladies 

Pour qu’ils soient efficaces, les vaccins doivent généralement être conservés entre 2 °C et 8 °C. Le stockage initial de certains vaccins (à l’image de certains vaccins contre la COVID-19) doit même se faire en chaîne ultra-froide (entre -20 °C et -70 °C).

  • Le sang, l’insuline et certains médicaments nécessitent également un refroidissement. Le sang doit par exemple être stocké à des températures comprises entre 2 °C et 6 °C, et le plasma frais doit être congelé à des températures inférieures à -30 °C.
  • Dans les 57 pays éligibles au soutien vaccinal de l’Alliance du vaccin (GAVI), jusqu’à 90 % des établissements de santé ne disposaient pas d’une chaîne du froid suffisamment fiable pour garantir l’innocuité et l’efficacité des vaccins, et 20 % n’avaient accès à aucun équipement de la chaîne du froid.

Études de cas : solutions mises en œuvre

Solutions : Friendship Hospital Shyamnagar

Les solutions passives telles que la ventilation naturelle et l’ombre peuvent aider à répondre aux besoins de refroidissement et à minimiser la consommation d’énergie des centres de santé. Par exemple, le Friendship Hospital Shyamnagar, un petit établissement du district côtier de Satkhira dans le sud-ouest du Bangladesh, s’est vu décerner en 2021 le titre de « meilleur bâtiment du monde » par le Royal Institute of British Architects grâce à sa conception respectueuse du climat. Ses bâtiments mettent le vent à profit pour assurer une ventilation croisée et protègent de la lumière directe du soleil tout en maximisant la lumière naturelle. De ce fait, les besoins en climatisation sont limités aux blocs opératoires et aux salles d’accouchement.

Solutions : Changi General Hospital

Les solutions fondées sur la nature telles que les arbres et l’eau peuvent réduire les températures dans les établissements de santé, améliorer les soins et réduire les besoins énergétiques. À Singapour, l’aménagement du toit du Changi General Hospital en jardin, avec des éléments aquatiques et des dispositifs de refroidissement économes en énergie, a permis à l’établissement d’économiser 800 000 USD en coûts annuels d’énergie et d’eau. En l’absence de telles solutions, les centres de santé peuvent accumuler de la chaleur et leur refroidissement peut nécessiter une énergie dont le coût diminue les ressources disponibles pour l’amélioration des soins.

Solutions : Fair Cooling Fund

Les solutions de financement sont également capitales. Géré par l’association caritative pour les solutions climatiques Ashden et soutenu par K-CEP, le Fair Cooling Fund étend l’accès à un refroidissement abordable et durable pour les personnes les plus exposées à la chaleur extrême. Une subvention de 100 000 USD à la start-up agrotechnologique Ecozen a permis de fournir trois chambres froides portables à énergie solaire aux agriculteurs de Mahabaleshwar, la capitale indienne de la fraise, qui produit 85 % des fraises du pays. Ces chambres froides ont permis aux petits agriculteurs qui n’avaient pas les moyens d’investir dans de grandes solutions de refroidissement d’atteindre les zones de demande et d’éviter de jeter leurs fruits. Voici le témoignage d’Amar Chowdhary, exploitant : « Maintenant, nous ne dépendons plus du marché de Mumbai. Les prix y sont très fluctuants, alors qu’Ecozen garantit le prix des fraises au moment de la livraison. J’ai gagné au moins 20 roupies par kg cette saison. »

SEforALL Forum in Kigali

Cette semaine à Kigali, nous célébrerons le Centre d’excellence africain pour le froid et la chaîne du froid durables en parallèle du Forum d’Énergie durable pour tous. Ce centre unique en son genre vise à relever les difficultés d’accès au refroidissement mises en évidence dans le rapport Chilling Prospects en accélérant l’adoption de solutions durables de refroidissement et de chaîne du froid dans les secteurs de l’agriculture et de la santé en Afrique. Son établissement à Kigali reflète également le leadership continu du gouvernement du Rwanda en matière de refroidissement durable, tant au niveau national qu’international. 

Critères ayant permis de déterminer les groupes socioéconomiques dans les pays analysés

Accès mondial au refroidissement : populations à risque (76 pays, dont 54 à fort impact)

Accès mondial au refroidissement
Remarque : Les totaux peuvent différer de la somme attendue en raison des arrondis


À propos de l’initiative Énergie durable pour tous

Énergie durable pour tous (SEforALL) est une organisation internationale qui travaille en partenariat avec les Nations Unies et les chefs de gouvernement, le secteur privé, les institutions financières, la société civile et les organisations philanthropiques pour accélérer l’action en vue de la réalisation du septième objectif de développement durable (ODD 7), qui vise à garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable d’ici à 2030, conformément à l’Accord de Paris sur le climat.

Pour de plus amples informations, suivez @SEforALLorg

Nos partenaires

Les partenaires d’Énergie durable pour tous ont contribué au rapport Chilling Prospects en nous faisant part de leur point de vue sur l’évolution de la situation d’ici à 2025. On peut citer les contributions suivantes : 

Cool Coalition

La Cool Coalition est un réseau mondial multipartite qui relie divers acteurs clés des gouvernements, des villes, des organisations internationales, des entreprises, de la finance, du milieu universitaire et des groupes de la société civile pour faciliter l’échange de connaissances, le plaidoyer et l’action conjointe en faveur d’une transition mondiale rapide vers un refroidissement efficace et respectueux du climat. La Cool Coalition collabore désormais avec plus de 100 partenaires, dont 23 pays.

ACES

ACES est un centre unique en son genre dédié au refroidissement durable, à la chaîne du froid et à la gestion post-récolte. Il est hébergé par l’université du Rwanda à Kigali, et ses établissements spécialisés de sensibilisation et de connaissances (les SPOKE) sont présents dans toute l’Afrique pour mettre en œuvre les solutions ACES dans des contextes réels. Le premier d’entre eux se trouve au Kenya.  Le développement du centre est assuré par les gouvernements du Rwanda et du Royaume-Uni, le Programme des Nations Unies pour l’environnement et le Centre for Sustainable Cooling à la tête d’un consortium d’universités britanniques de premier plan. Les gouvernements et l’industrie ont investi plus de 20 millions de dollars dans son démarrage.

Clean Cooling Collaborative

Récemment, K-CEP est devenu Clean Cooling Collaborative et a réorienté son travail vers la maximisation de son impact dans les années à venir. Dans le but de fournir à tous un refroidissement à rendement énergétique élevé et respectueux du climat d’ici à 2050, la Clean Cooling Collaborative s’engage à assurer la transformation nécessaire au secteur pour fournir l’accès au refroidissement dont les personnes ont besoin dans un monde qui se réchauffe rapidement, en veillant à minimiser la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre de la manière la plus efficiente possible.

Arsht-Rock

Depuis 2019, le Centre de résilience de la Fondation Adrienne Arsht-Rockefeller au Conseil de l’Atlantique (Arsht-Rock) est devenu l’un des acteurs majeurs de la lutte contre les conséquences de la chaleur extrême. Le Centre a ainsi mis en place des partenariats pour combler l’écart de sensibilisation en pilotant le tout premier système d’avertissement de chaleur, a élaboré le cadre « Heat Season » et a créé des postes d’agents municipaux chargés de traiter la menace que représente la chaleur pour la santé des personnes.


[1] https://www.un.org/development/desa/en/news/population/2018-revision-of-world-urbanization-prospects.html 
[2] Source: IIR – International Institute of Refrigeration “The Role of Refrigeration in Worldwide Nutrition”, March 2022